Il était une fois, une femme qui avait le pouvoir de tuer les humains d'un simple regard. Personne n'avait survécu à son regard mortel, à chaque fois qu'un croisait ses yeux, la dernière chose qu'il voyait, c'était son sourire sarcastique. Cette femme, qui s’appelait Evrassa, n'était pas normale aussi. En effet, elle est née de l'union d'un humain et un basilic. Mais un jour, une jeune fille courageuse décida de mettre fin à cette malédiction en éliminant ce danger. Il se trouvait qu'elle était la cousine du roi. Askia, tel était son nom, partit accompagnée de chevaliers triés sur le volet, déterminés à lui venir en aide. Le sage du royaume leur avait indiqué le chemin qu'il fallait suivre pour rejoindre la grotte où somnolait Evrassa.
Une heureuse compagnie de boite de conserves donc, certes fiers, mais des conserves quand même.
Un léger problème des plus incongrus qu'il soit s'était cependant interposé entre l'ardeur des preux et leur but : la petite Askia n'avait guère plus qu'un dizième de siècle, et aussi courageuse -téméraire serait plus approprié- qu'elle fusse, entourée de preux chevaliers ou de pleutres, sa royale cousinité devait imposer une pause toutes les heures... Sous peine de surestimer les capacités de la juvénille vessie.
« Diantre! Il est fort horripilant que nous ne pûmes prévoir ce désagrément, s'agaça le Baron Delet, aspergeant d'une pestilente pluie de postillons la noble assemblée de chevaliers.
- Ouais! J'veux étriper l'autre morue, môa! Surrenchérit le Chevalier Bigue.
- Acetrain, onatteindrapaslagrotteavantdavoirperdutouslespoilsdenotrecul » prévint le jeune Arthy Culpa.
En effet, après trois jours, le joyeux convoi n'avait pas encore franchi les royales douves de la cité...